Par Pierre Rousselin le 18 septembre 2009 18h10 | Lien permanent | Commentaires (1) | Trackbacks (0)
teheran.jpgEDITO Avec sa première manifestation d'ampleur à Téhéran depuis le 17 juillet, l'opposition iranienne a démontré hier qu'elle n'avait pas perdu sa combativité. Ainsi se confirme le changement radical et durable intervenu en Iran lorsque le Guide suprême a falsifié le résultat des législatives du 12 juin.
La communauté internationale n'a plus affaire à un État fort qui agite la menace atomique, mais à un régime en perte de vitesse, divisé et contesté au plus haut niveau.
La journée d'hier a aussi confirmé que Mahmoud Ahmadinejad, l'homme lige de l'ayatollah Khamenei, ne disposait d'aucune stratégie de rechange. Le président mal réélu n'a pas perdu son agressivité mais il s'enferre dans ses imprécations contre Israël et ses dénégations du génocide.
Ces inepties vont finir par lasser jusqu'aux partisans de la République islamique eux-mêmes. Elles ne peuvent s'expliquer que par la volonté de provoquer une réaction israélienne qui permettrait de ressouder la nation iranienne.
C'est dans ce contexte que Barack Obama prend les Iraniens au mot et accepte de discuter avec eux, le 1er Octobre prochain, alors que Téhéran est bien incapable de faire la moindre proposition constructive. L'attitude américaine a surpris. L'empressement à accepter une lettre, qui frise l'affront, en ignorant avec superbe la question de l'enrichissement, a parfois été mise sur le compte de l'angélisme prétendu d'Obama, de cette « main tendue » assimilée, un peu vite, à une preuve de faiblesse.
Une autre interprétation est possible. Initialement surprise par l'ampleur de l'opposition iranienne, l'Administration américaine aurait fini par la prendre en compte dans une stratégie menant de front négociations et sanctions.
Avant les discussions menées par les Six (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne), une réunion du Conseil de sécurité est prévue le 24 septembre pour évoquer les mesures à prendre contre Téhéran en l'absence de progrès.
L'abandon par Washington du bouclier antimissile en Europe centrale permet d'espérer une meilleure coopération de la Russie tandis que la poursuite d'une forte contestation à Téhéran lève une autre hypothèque : les sanctions ont moins de chances de provoquer un réflexe nationaliste dont profiterait le régime.
La nouvelle donne qui se dessine permettra-t-elle d'échapper à l'« alternative catastrophique », dénoncée en août 2007 par Nicolas Sarkozy, « entre la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran » ?
Il faut l'espérer. Mais cela exigera un pilotage délicat, alternant dialogue et sanctions efficaces, visant à affaiblir le clan conservateur tout en soutenant la contestation.
Dans l'immédiat, la priorité doit être de maintenir en vie l'opposition en faisant comprendre au Guide suprême que l'arrestation redoutée des dirigeants du mouvement, les deux candidats à la présidentielle, Meir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, serait inacceptable. Le moment est venu pour Obama de prendre fait et cause pour les partisans de la liberté en Iran.
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